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mercredi 1 décembre 2010

ROMAN : SEBASTIEN


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3 commentaires:

  1. La lecture de Sébastien fait d'abord penser à "The Curious Incident of the Dog in the Night Time". Un adolescent qui parle, avec ses mots simples, comme s'il était autiste, de sa vie. Mais là où le roman britannique est optimiste, avec une fin positive, Sébastien n'offre pas d'avenir riant. Un pauvre gosse, mal aimé, voire pas aimé par des parents commmerçants (et moi lectrice suis impliquée en pensant à l'histoire de l'une de mes amies d'enfance)dont j'espère qu'il s'en sortira - j'aime les happy ends. Sébastien -Seb, comme la cocotte du même nom et l'onomastique est importante- ne s'en sort pas. C'est beau comme une tragédie, parce que si peu est dit et que tout est compris, un destin, la fatalité d'un gosse auquel ses parents peu, non-aimants, n'ont pas donné quelques clés pour comprendre la complexité du monde. Ce très court roman, plutôt une longue nouvelle, m'est très cher. A moi dont le père a "fait" la guerre d'Algérie, et qui n'ose pas montrer à mes enfants ados son journal, de crainte qu'ils ne méprisent leur grand-père décédé, avant d'avoir compris que parfois la vie, à 20 ans dans les Aures, dans les années 1950, ce pouvait être compliqué.
    A l'issue de la lecture de Sébastien, je regrettais que l'art de la nouvelle ne soit pas mieux reconnu en France, car ce "roman" est si court qu'il en est frustrant. A la réflexion, c'est bref comme un coup de coutean planté dans le coeur. Et magnifique.

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  2. je finis juste la lecture de cette nouvelle.
    le ton est simple direct et sans fioritures.
    le manque d'amour, le manque de communication, la violence du monde...j'ai espéré que cet adolescent paumé "Seb" s'en sortirait grâce à l'amour de son grand père mais les souvenirs de la guerre d'Algérie lui arrivent en pleine face et sans préliminaires. Impossible pour lui de comprendre, de parler, de pardonner...il n'y a plus d'espoir.
    Ce livre ma énormément et personnellement touchée. On n'en sort pas indemne.

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  3. Face à l’incompréhension et à la cruauté des adultes, l’enfant différent des autres a deux issues : la cruauté elle-même, par imitation, ou le repli sur lui-même en refusant d’adhérer à ce monde. Sébastien « a choisi » la deuxième option. Refermé sur lui-même, il n’en sort que lorsque la méchanceté et l’injustice faites à autrui sourdent en lui comme dans une caisse de résonance.
    Abandonné par ses parents, vivant dans un milieu à la limite du carcéral, Sébastien ne survit que grâce à l’amour et à l’admiration qu’il porte à ses grands-parents, principalement à son grand-père.
    Mais la guerre (en l’occurrence celle d’Algérie) laissent des séquelles aux résurgences plus qu’inattendues. Par un détour insoupçonné, elle atteint Sébastien de plein fouet ; il ne saura y faire face.
    L’auteur nous révèle indiciblement, insidieusement le calvaire de Sébastien. Rien de trop, juste ce qu’il faut pour nous emmener pas à pas vers la chute. Et pour moi, ce fut un uppercut. La construction est magistrale mais il faut être solide pour supporter l’enfer quotidien de cet enfant jusqu’à son paroxysme.

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